Kyuhyun in Wonderland ~ Chapitre 7
Je pleurai tandis que cette mémoire m’était greffée. Je hurlai de douleur quand le dernier souvenir, celui du Chapelier Fou, ressuscita dans mon esprit. Le château tremblait, le château tombait en morceaux, le château s’effondrait sur le Chapelier – sur moi. Et j’ouvris mes nouveaux yeux, je respirai un nouvel air, d’un nouveau monde, dans un nouveau corps, avec une nouvelle mémoire, vide.
Je pleurai tandis que ces souvenirs se gravaient dans mon cœur.
Je pleurai, ressentant tout ce qu’ils avaient ressenti il y a dix-sept ans.
Je pleurai un moment, jusqu’à ce que je puisse me tenir debout, calme. J’étais lui maintenant. Je me souvenais de tout, de toute sa vie, de tous ses sentiments. Je n’étais plus vraiment Kyuhyun. J’étais de nouveau le Chapelier Fou, un peu moins fou car Kyuhyun était toujours ici, quelque part, mêlé à la personnalité du Chapelier. J’essuyai mes larmes, qui étaient tombées sur mon ancien visage, et je pouvais entendre, au fond de moi, ses derniers mots.
« Vis, Ryeowookie. Vis, oublie-moi, et sois heureux. »
Car je t’aime tellement.Un bruit soudain me fit sursauter. Il venait de la cellule, et je fronçai les sourcils avant de retourner dans ma prison, suivi de Zhou Mi. Une voix inconnue – sûrement un garde – raisonna.
« Vous ne pouvez… UGH ! »
Le son d’une bataille retentit, et je me hâtai d’autant plus, pour voir le Chapelier le sang d’une longue et fine épée. Un garde était étendu à ses pieds. Il me vit, coupa les barreaux qui fermaient l’entrée avant de jeter son arme et de courir m’enlacer.
« Kyuhyun… Oh Kyuhyun, je suis désolé ! Je n’aurais pas dû te demander de venir ici… Je n’aurais pas dû… Pardonne-moi… Je suis si désolé… »
J’embrassai doucement son front.
« C’est moi qui devrais m’excuser. Je t’ai fait souffrir, il y a dix-sept ans. Mais je suis revenu. Je suis revenu, et je m’assurerais que personne ne vienne plus déranger nos tea party. »
Il se figea un instant avant de relever lentement la tête et de plonger son regard dans le mien. Je pouvais y lire de l’espoir, mais surtout de l’amour. Un amour incommensurable.
J’approchai mon visage du sien et, avec une infinie délicatesse, je déposai un tendre et doux baiser sur ses lèvres. Quand je me reculai, je le vis verser des larmes de bonheur, comme si rien de meilleur ne pouvait arriver.
« Je t’aime. » lui murmurai-je.
Il rit tout bas, avant de me serrer dans ses bras, sanglotant. Son chapeau – qui ressemblait beaucoup à celui du Chapelier Fou – se mit à flotter et atterrit sur ma tête. Je fronçai les sourcils, mais aperçus le sourire de Zhou Mi. Nous savions tout deux qu’il était devenu le Chapelier uniquement parce que j’avais disparu.
Un grand bruit interrompit cet instant de joie, et je regardai le Valet apparaître, escorté de vingt gardes armés jusqu’aux dents. J’étais parfaitement calme. J’étais le Chapelier Fou. Je savais que je pouvais les vaincre. Ryeowook était dans mes bras. Il était redevenu le Ryeowook d’il y a dix-sept ans, comme j’étais redevenu le Chapelier Fou d’alors.
Je le poussai gentiment derrière moi, ajustant mon chapeau pour qu’il cache un de mes yeux. Et je souris. Ce sourire énigmatique et sombre qu’arborait toujours le Chapelier Fou.
« Valet. Ravi de te revoir. La balle est dans ton camp. Tu dois certainement te rappeler comment j’ai anéanti ton armée. J’en suis encore capable. Soit tu m’aides et tu me conduis au Roi, car je ne souhaite que lui parler, soit tu ne m’aides pas et je te tue toi, tes gardes et ton Roi. »
Je baissai la voix, la rendant plus effrayante, et répéta les dernières paroles de l’ancien Roi.
« Un jour viendra où tu devras faire un choix, Valet. Tuer le maître, ou l’aider. »
Il plissa les yeux avant de les écarquiller et de reculer.
« Tu… Tu es vraiment… Lui… Mais tu étais… »
« Je suis le Chapelier Fou. » dis-je, appuyant chaque syllabe. « Et je te donne un choix. Aide-moi. Ou meurs. »