I Hate Everything About You ~ Chapitre 18
Je passai la première moitié de la nuit à pleurer et l’autre à cauchemarder. Dans mon esprit tourmenté, je vis Kyuhyun mourir encore et encore. Je vis son fantôme me rendre visite, m’avouant qu’il ne m’aimait pas réellement et qu’il ne faisait ça que pour se moquer de moi. Je le vis pleurer et me demander pourquoi je ne l’avais pas arrêté.
Quand je me réveillai enfin, merci à mon réveil, mon oreiller était trempé de mes larmes. Je ne voulais pas aller en cours. Mais je le devais.
Je dormis pendant deux cours et ne pus pas arrêter de rêvasser durant les trois autres. Au final, à la fin de la journée, quelqu’un toqua à la porte et parla au professeur, qui soupira de soulagement avant de nous rapporter les nouvelles concernant Kyuhyun.
« Sa vie n’est plus en danger. Mais il est dans le coma et il ne montre aucun signe de réveil. Ils ne savent pas quand il en sortira. »
Il était hors de question de rentrer chez moi. Je devais le voir.
Je ne pus le voir qu’à travers la paroi de verre. On aurait dit qu’il dormait, ses yeux clos, respirant paisiblement. On aurait dit qu’il dormait, si on faisait abstraction des bandages partout, du masque couvrant sa bouche et son nez et de toutes les machines autour de lui.
« Il ne survivra pas si nous ne le faisons pas respirer ainsi. » expliqua le docteur.
Je ne pus m’empêcher de pleurer.
J’étais sur le point de repartir chez moi quand je vis les parents de Kyuhyun arriver. J’attendis qu’ils voient leur fils avant de leur demander si je pouvais rentrer avec eux. Ils acceptèrent.
Je pleurai beaucoup cette nuit aussi.
Après ça, je visitai Kyuhyun tous les jours à l’hôpital. Quelquefois, le docteur me laissait entrer dans la pièce et je pouvais m’asseoir à côté de lui, essayant de lui parler, de le faire réagir ou de le faire ouvrir les yeux. Parfois, il bougeait un peu, comme s’il allait se réveiller, m’offrant une bouffée d’espoir. Espoir qui s’évanouit rapidement quand je me rendis compte qu’il était toujours dans le coma et qu’il ne se réveillait pas.
Il ne restait plus que quelques jours avant le bal. Nous étions en pleine période d’examens, ce qui veut dire que nous n’avions pas des journées entières de cours, et j’en profitai pour aller le voir dès que je le pouvais. Je faillis arriver en retard à une épreuve, mais je n’en avais rien à faire. Voir Kyuhyun était plus important.
Quand le dernier jour des examens arriva, je n’en avais qu’un seul, et il était dans la matinée. Alors je passai l’après-midi avec Kyuhyun, à lui parler, à tenter de le faire se réveiller. Et finalement, quand il fut temps de partir, je murmurai dans son oreille :
« Hey, Kyuhyun. Tu sais, pour le bal ? Je t’avais dit que je voulais un peu de temps pour y réfléchir. Et bien, je me suis décidé. J’aurais voulu te le dire en face et voir ta réaction, mais tu ne te réveilles pas, donc… »
Je déposai un petit baiser sur sa joue et souris tristement.
« Si tu te réveilles pour le bal, j’irais avec toi. Pas en tant qu’ami, mais en tant que… En tant que… »
J’inspirai profondément.
« En tant qu’amant (NdT : ce mot est ici utilisé dans son sens premier, c’est-à-dire ‘amoureux’). Je… Je t’aime, Kyuhyun… »
J’aurais voulu embrasser sa bouche en cœur, comme il avait déjà fait auparavant. Mais je ne pouvais pas. Sans le masque, il ne pouvait pas respirer. Alors je déposai simplement un baiser sur son front avant de partir. Ou plutôt je voulus déposer simplement un baiser sur son front et partir. Mais, quand mes lèvres touchèrent sa peau, je sentis quelque chose pénétrer mon cœur et mon esprit. De l’amour. Mais plus fort, bien plus fort que l’amour que je ressentais pour lui, mais aussi plus douloureux et plus patient.
C’était l’amour qu’il ressentait pour moi.