Kyuhyun in Wonderland ~ Chapitre 4
Je marchai un moment avant d’arriver à la table où j’avais rencontré le Chapelier. Elle était coupée en deux, les tasses étaient toutes brisées et des bouts de papier étaient disséminés çà et là. J’en ramassai un et remarquai que c’était une page de la Bible du Lièvre. Je pris toutes celles que je pus trouver et les enveloppai dans une sorte de grande feuille solide. Je déposai le paquet sous la table (je ne pouvais pas l’emmener, sinon le Roi verrais que je suis ‘ami’ avec le Lièvre) et continuai à avancer.
Un instant après, j’étais de retour au croisement où j’avais rencontré Zhou Mi. Le chemin était recouvert d’empreintes de sabot, et il était évident que celui qui les avait laissées ne se préoccupait pas d’un quelconque poursuivant. Elles se dirigeaient vers le manoir, je n’eu qu’à les suivre. Je ne tardai pas à remarquer le sourire flottant à côté de moi.
« Zhou Mi, je sais que tu es là. »
« Alors monsieur m’a vu ! Je te suis pour que rien je ne puisse manquer. »
Il se dévoila à ma gauche, dans les airs, comme s’il était allongé sur un coussin invisible. Il commença à flotter à l’envers, son grand sourire suivant ses mouvements.
« Alors, on connaît le chemin cette fois ? Je ne te montrerais pas où tu dois aller, malgré ce qu’a dit le Chapelier. »
« Il t’a de venir ? »
« Très inquiet il est pour vous, il m’a dit ‘Suis-le, je t’en prie, ne le laisse pas seul !’. »
« Tu n’avais pas le choix donc. C’est pour le Chapelier que tu es ici, pas pour moi. »
« C’est moi qui ai décidé d’obéir au Chapelier, il n’est pas mon maître. On est amis, donc j’ai dis ‘D’accord !’. »
Je me rembrunis. Choix ou pas, il était quand même là pour le Chapelier et non pour moi. Soudain, il disparut et reparut devant moi, me faisant sursauter.
« Je te prie d’arrêter de bouder et de faire attention. Nous sommes désormais sur le territoire du Roi, sois prudent si tu veux rester libre. Ils ne pourront pas me voir, mais je serais toujours à tes côtés, pas d’inquiétudes ! »
Il devint invisible et je continuai, seul. Quelques minutes plus tard, je pus apercevoir un manoir. Il ressemblait à un petit château, miniature de celui qui était en construction non loin. Il était rouge Bismarck, avec des gardes partout autour. Zhou Mi murmura dans mon oreille :
« Les chevaliers sont des copies du Valet, en plus petit. Ne te fis pas aux apparences, ils sont assez forts. Ils ont tous un numéro, de un à dix, le six étant le plus dangereux. Ils sont excellents en espionnage et très sournois, alors ne donne jamais ta véritable identité. Ils peuvent t’entendre où que tu sois, qu’importe la distance. Choisis soigneusement tes mots une fois dans le manoir, ou le Roi te fera exécuter dans une once de pitié. »
« Rassurant. Très rassurant. » grognai-je, tout en approchant de plus en plus.
Je finis par rester planté près des gardes, ne sachant que faire. En attendant qu’une idée ne germe dans mon esprit, je les observai. Ils étaient tous pareils. La seule différence était leurs vêtements : ils avaient un numéro sur leurs hauts, qui allait de un à dix.
Je décidai finalement de toussoter, espérant attirer leur attention. Ca marcha mieux que prévu : quelques secondes plus tard, j’étais escorté jusqu’à l’intérieur, pas moins de vingt lances pointées vers moi. Ils me laissèrent dans une grande salle vide, et à peine une minute passa avant qu’un grand homme n’entre. Il avait des cheveux noirs, un beau visage et des yeux sombres. Il portait un habit noir et une longue épée.
« C’est donc toi que mes gardes ont attrapé près du manoir. Qui es-tu ? »
Il avait le même accent que Zhou Mi.
« Je m’appelle… Kui Xian. Je suis arrivé il y a peu. J’aimerais rencontrer le Roi. »
« Kui Xian. Bien, facile à prononcer, facile à retenir. Je suis Han Geng, le Valet de Cœur. Mais peut-être me connais-tu déjà. »
Je feignis l’admiration et l’étonnement.
« Évidemment que je vous connais ! Je vous admire, vous êtes si fort ! Je voudrais être comme vous plus tard. »
Il rit et me conduisit autre part.
« J’aime bien ce garçon ! Le Roi t’as vu arriver. Il t’attend. »
« Comment dois-je être en sa présence ? »
« Reste toi-même, mais sans être impoli ou irrespectueux. Le Roi est très… Spécial. »
Spécial ? Je me demandai ce que signifiait ce qualificatif. Le Valet s’arrêta devant une toute petite porte et toqua.
« Votre Majesté ? Le nouveau venu est là. »
« Fais-le entrer. » ordonna une voix à l’intérieur.
Je dus m’accroupir pour rentrer, et une fois l’ouverture passée, je me retrouvai dans une pièce immense, pleine d’instruments de musique, de guitares, de violons, de pianos. Un jeune adolescent – de quinze ans tout au plus – jouait du violon, un mystérieux sourire sur les lèvres.
« Je suis Henry Lau, Roi du Royaume de Cœur et du Pays des Merveilles. C’est un plaisir de te rencontrer. »
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