Kyuhyun in Wonderland ~ Chapitre 6.5
Le Lapin BlancIl était né dans une famille très stricte, une famille d’hommes-lapins noirs. Il était le seul à être blanc, et à ne jamais être à l’heure. Tous ses semblables étaient sombres, lunatiques ; lui préférait être mignon et amical. Cela ne prit pas longtemps pour qu’il soit mis à l’écart.
Quand il remarqua que personne ne voulait de lui, il commença à être de plus en plus ponctuel, jusqu’à arriver cinq heures en avance, juste pour être sûr. Mais il restait différent, et il ne fut toujours pas accepté. Il voulut se teindre les oreilles à l’encre noire, mais il aimait ses oreilles blanches et n’eut pas le courage de le faire. Finalement, il n’essaya même plus d’être à l’heure, et il resta simplement à la maison quand tous les autres se rendaient autre part.
Un jour, sa famille partit, et deux semaines plus tard, elle n’était toujours pas de retour. Ils l’avaient laissé ici, l’avaient complètement oublié. Le pauvre Lapin débuta sa survie, seul, et deux ans passèrent – il avait maintenant huit ans – avant qu’il ne rencontre le Chapelier Fou. Il était à la recherche de nourriture, luttant pour trouver quelque chose de comestible, quand une main chaleureuse lui tendit quelques légumes.
Le Chapelier Fou l’avait adopter, élever, lui avait appris des tas de choses, des astuces pour ne plus être en retard. Il lui avait lu des histoires, à lui et aux autres, quand il était temps de se coucher. Il lui avait enseigné les arts martiaux, pour qu’il puisse se défendre. Il lui avait tout donné. Le vivre et le couvert. Des amis. Une famille. Il avait été comme un père. Jusqu’à ce jour.
« Mon petit Min, je dois partir un moment. »
« Partir, monsieur ? »
« Oui, partir. Je vais partir et je compte sur toi pour que personne ne soit en retard aux tea party. »
« Faîtes-moi confiance, monsieur. Mais pourquoi partir ? »
« Je le dois. Tu seras un bon garçon pendant mon absence, n’est-ce pas ? »
« Évidemment, monsieur. »
« Bien. »
« Mais, monsieur, vous m’abandonnez ? Vous nous abandonnez ? »
« Bien sûr que non. »
« Merci, monsieur, je suis rassuré. »
« Oh, une dernière chose. »
« Oui ? »
« Prends soin de Ryeowookie pour moi. »
« Oui, monsieur. »
A cet instant, il ne pouvait voir ses yeux, cachés dans l’ombre de ses cheveux. Mais s’il avait pu, il les aurait vu remplis d’une étrange folie saine, mais aussi de tristesse et de chagrin. La dernière chose qu’il vit fut le Chapelier Fou s’éloigner, quelque chose de brillant roulant sur sa joue. Il partit, laissant s’échapper une unique larme, qui vint frôler la pommette du Lapin dans un dernier au revoir.