Chapitre 8 ~ Un corbeau
Kyuhyun se releva, titubant, légèrement étourdi. Quelle force elle avait ! Et heureusement que la neige avait amorti sa chute. Il vit Zhou Mi approcher de la berge. Et Vic n’était nulle part.
« Zhou Mi ! Où est Vic ?! » l’interpella-t-il.
Il ne répondit pas, perdu dans ses pensées. Avait-il bien fait ? Pourrait-il désormais vivre normalement ? N’allait-elle pas lui… Manquer ? Après tout, elle n’était pas si horrible comme maîtresse, même si elle le harcelait sexuellement. Il ne voulait en aucun cas l’admettre, mais en réalité il l’appréciait. Il l’admirait même. Alors avait-il réellement fait ce qu’il fallait ?
Il se leva d’un coup, faisant sursauter Kyuhyun qui se préparait à le réveiller avec une baffe maison. Il s’élança vers l’aval du Fleuve, espérant qu’elle ne soit pas déjà morte, ou qu’elle n’ai pas dérivé dans la mer. Le jeune Khajiit ne comprit pas tout, mais suivit le chambellan, peut-être savait-il où était Vic. Jusqu’à ce qu’il s’enfonce dans l’eau. Ah non, là il pouvait pas le suivre. Il s’assit sur le bord et attendit que son compagnon revienne.
Zhou Mi chercha frénétiquement dans le cours du Fleuve, priant pour la trouver rapidement. Pourquoi avait-il fait ça ? Maintenant, peut-être était-elle morte noyée ! Il ne se le pardonnerait jamais… Surtout que du coup il n’allait jamais pouvoir connaître ses secrets.
Les heures passèrent. Zhou Mi était trempé. Kyuhyun s’était endormi sur un rocher. Et Vic était certainement quelque part dans cette mer immense. Le chambellan rejoignit le Khajiit endormi, désespéré. Il l’avait tué. Il avait l’impression que son visage n’allait jamais sécher. Il passa la main dessus. Des larmes ? Il pleurait ? Pour elle ? Ça voulait dire quoi ça encore ?
Un corbeau se posa près de lui. Puis deux. Puis une dizaine. Ils le narguaient. Eux devaient savoir où elle était, ils devaient même s’en être nourri. Mais il n’avait pas assez de force pour les faire fuir. Ils l’encerclaient maintenant. Mais qu’est-ce qu’ils voulaient ? Quelques minutes passèrent, jusqu’à ce que l’un d’eux, un vieil oiseau miteux qui semblait avoir une centaine d’années, se pose sur ses genoux, le fixant de son regard noir. Zhou Mi essaya de le faire fuir d’un mouvement de bras, mais ça ne marcha pas, bien au contraire. L’oiseau se percha sur son bras, et ne semblait pas vouloir le lâcher, enfonçant ses serres dans sa peau. Il ne le quittait pas des yeux.
Voulaient-ils quelque chose ? De la nourriture ? … Lui ?
Des piafs intelligents ? Et puis quoi encore ? Le chambellan, agacé, donna une pichenette entre les deux yeux du corbeau. Celui-ci, étonné, attrapa le doigt de Zhou Mi, qui poussa un petit cri très féminin. Les autres oiseaux commencèrent à s’agiter, à piailler, à battre des ailes. Le vieux corbeau lâcha précipitamment le Nordique et s’envola pour se poser sur l’épaule d’un inconnu au loin.
C’était une jeune femme aux longs cheveux vaporeux couleur de nuit, vêtue d’un simple drap noir qui semblait refléter les étoiles dans le ciel nocturne. Zhou mi leva les yeux. Il était déjà si tard ? Le temps était passé vraiment vite. La nuée de corbeau s’éleva d’un coup, et quand ils disparurent, la femme se tenait devant lui, à quelques mètres. Elle lui fit signe de s’approcher. Le chambellan ne faisait pas confiance au vieux corbeau, mais il ne put s’empêcher de rejoindre l’inconnue.
« Je m’appelle Lanrutcon, je vis à Solitude. Suivez-moi, je crois que j’ai trouvé quelque chose qui vous appartiens. » dit-elle d’une voix froide et tranchante comme l’obscurité.
Zhou Mi hésita un instant, mais il se sentait attiré par cette Lanrutcon, il savait qu’il pouvait la suivre, que ce ne serait pas un piège. Quand elle se retourna, il se sentit soulevé du sol : une dizaine de corbeaux le portaient, le conduisaient dans une petite alcôve encastrée dans la falaise. Dans un petit nid, des corneilles entouraient un corps… Un corps de femme. A l’arrivée du Nordique et de sa guide, elles s’envolèrent toutes, révélant Vic, apparemment évanouie. Quelque chose se débloqua dans le cerveau de Zhou Mi et il se précipita au chevet de sa maîtresse, ne tentant pas de retenir ses larmes de joie.
« Tu as une dette envers moi maintenant, jeune Nordique. » articula la femme. « Quand vous passerez à Faillaise, donnez cette lettre au jarl. Ne l’ouvrez surtout pas. Elle comprendra. Partez maintenant. »
Elle leva le bras et les corbeaux – les corneilles pour Vic – déposèrent les deux compagnons près de Kyuhyun qui n’avait même pas bougé. Zhou Mi s’assura que sa maîtresse n’était pas sur le point de se réveiller et la pris dans ses bras, toujours en pleurs.
Mais ce Nordique n’avait pas de chance. Il sentit deux bras l’entourer, il sentit le corps remuer, il sentit un souffle dans son cou.
« Merci. » souffla-t-elle.
C'est meugnon hein ? C'est cucuuuuul. Mais j'avais envie.
C'est drôle comme un chapitre semble super long sur Word et super court sur le forum x)
Et normalement il aurait dû être court. J'avais pas de motivation. Mais l'idée de la femme aux corbeaux m'est venue. Bref. J'ai pas torturé beaucoup de monde dans ce chapitre. (Et vous remarquerez comment Kyu est un petit je-m'en-foutiste et comment Zhou Mi est une femme.)
Accueil
