Kyuhyun in Wonderland ~ Chapitre 6.8
Le ChapelierIl était né seul. Son père avait disparu et sa mère mourut en lui donnant naissance. Il était seul sous une forte pluie, une nuit, et personne n’était là pour l’entendre pleurer dans le froid. Personne ? Non. Un enfant de six ans avait assisté à la scène, et à la tentative désespérée du nourrisson pour survivre. Après un moment, il décida de l’aider, et s’approcha.
Personne ne sait comment le garçon avait nourri le bébé. La seule chose dont on se souvient, c’est que le bambin avait été nommé Ryeowook, et que son sauveur avait décidé de le protéger, toujours.
Cela arriva durant une nuit orageuse, cinq ans après leur rencontre. Le plus âgé des garçons était en pleine construction d’un abri, quand il se rendit compte que le petit n’était plus là. Mort d’inquiétude, il chercha et chercha, jusqu’à ce qu’il entende un cri. Il courut comme un fou à travers la forêt et découvrit finalement un homme essayant de kidnapper Ryeowook. Cette nuit, un sourire dément apparut sur ses lèvres pour la première fois. Ses yeux s’assombrirent, et il se rua vers le kidnappeur, riant follement, dévoilant toutes ses dents dans un rictus terrifiant. Il bondit sur l’homme, tel une bête enragée.
Dix minutes plus tard, tout était fini. Le sol, les arbres, étaient couverts de sang, qui fut bientôt emporté par la pluie qui avait enfin commencé à tomber. Le garçon était debout, silencieux, immobile. Ryeowook le regardait, apeuré, avant de se souvenir de tout ce qu’il avait pour lui. Alors il tituba vers lui et l’étreignit, ne s’occupant pas de ses habits tâchés de boue et de sang.
« Merci de m’avoir sauvé. »
Les larmes coulèrent sur les joues du sauveteur. Sa voix résonna, faible mais déterminée.
« Je serais toujours avec toi. Je te protégerais toujours. Même si ça me coûte ma vie ou celle d’autres gens. Toujours. »
Les années passèrent. L’aîné était devenu le Chapelier Fou, avait raisonné le Roi, avait vu le Valet tuer ce dernier. Personne hormis lui et Ryeowook ne connaissait la raison de son surnom. Et ils choisirent tout deux de ne rien révéler.
« Ryeowookie. »
Le jeune homme se retourna pour voir le Chapelier Fou le fixer de sa chaise au bout de la table, un sourire énigmatique sur les lèvres.
« Oui ? »
« Merci de te soucier autant de moi. »
« Mais… Tu as fais bien plus pour moi que je n’en ai fais pour toi. Bien sûr que je me soucie de toi. »
Le Chapelier sourit, se leva et marcha lentement vers son protégé. Il l’enlaça avant d’approcher ses lèvres de celles de Ryeowook. Mais il se recula avant d’avoir pu les toucher, fronçant les sourcils.
« Le Roi. On doit y aller ! Vite ! »
Ils coururent à travers les bois, vers l’arbre cachette. Ils y restèrent, sans faire le moindre bruit pour ne pas se faire repérer par le Roi. Jusqu’à ce que le Chapelier Fou entende un faible son et sortit afin d’en connaître l’origine. Quand il revint, il tenait un petit chaton rouge dans ses bras.
« Il miaulait, tout seul. Je vais le prendre avec moi. Il s’appelle Zhou Mi. »
Et c’est ainsi qu’il commença à créer sa famille.
Jusqu’à ce jour.
« Ryeowookie. Ryeowookie, je ne peux plus rester dans ce monde. »
Ryeowook s’approcha et l’enlaça tendrement.
« Qu’est-ce que tu dis… ? »
« Je dis que je ne peux plus rester dans ce monde. Il me rend fou ! Regarde-les. Ils ont presque tous vécu seuls parce qu’ils étaient différents ou nés dans une famille de fous. Le seul qui avait une famille normale l’a perdu à cause du Roi ! Regarde-les, toujours à fuir ! On devrait pouvoir boire le thé sans avoir à s’enfuir à chaque putain de fois ! »
C’était la première fois que Ryeowook entendait le Chapelier jurer, et il fronça les sourcils.
« Donc… Qu’est-ce tu veux faire ? »
« Partir. Abandonner ce monde et vivre en paix loin de ce Roi stupide. »
« Je… Je pourrais venir avec toi ? »
Le Chapelier Fou sourit tristement. Ce fut alors que Ryeowook remarqua qu’il n’avait plus son chapeau, sa canne et sa veste. Il recula, plongeant dans la peur et le chagrin.
« Ne… Ne me dis pas que tu… Tue… »
Le Chapelier baissa la tête.
« Je suis désolé Ryeowookie. Je suis tellement désolé. »
« Non ! Tu m’as dis… Tu m’as dis que tu serais toujours avec moi ! »
« Je suis désolé. »
« NON ! TAIS-TOI ! TU M’AVAIS PROMIS ! »
Les larmes commencèrent à couler.
« Tu m’avais promis que tu serais toujours avec moi… »
Il partit, hurlant de douleur et de désespoir. Et il ne revit plus jamais le Chapelier Fou.
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